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La morue : élément de patrimoine biologique ou naturel

Présenter la morue comme un élément du patrimoine naturel ou biologique revient à considérer cette espèce animale dans sa diversité, comme une richesse devenue rare du fait de multiples facteurs, au premier rang desquels, la surpêche. De fait, il n y a de patrimoine que de la conscience de la disparition, du réveil d’une nécessité de protéger quelque chose dont l’existence est menacée. Dans le cas de la morue justement, la question de la menace de disparition des races se pose essentiellement dans un contexte de surpêche, avec l’utilisation des moyens et des techniques de pêche permettant de prélèvements importants et sans contrôle. En nous focalisant sur le cas de Terre-Neuve, les différentes techniques de pêche à la morue ont eu chacune des conséquences sur le cheptel du patrimoine biologique morutier, même si des auteurs reconnaissent que l’utilisation, à partir du XVème siècle, des méthodes comme le filet ou les pièges tendus aux poissons étaient plus régulatrices du cheptel que destructrices, en n’entrainant que peu de gaspillage. La situation a pris une nouvelle tournure à partir des années 1950, sous les effets combinés de la technologie et de l’expansion des débouchés, comme le souligne un document de L’Education au service de la terre (Ontario, 1995, http://www.lsf-lst.ca/media/cod.fr.pdf) :

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« De nouveaux navires puissants équipés de radars, de systèmes de navigation électronique et de sonars ont permis aux équipages de suivre les poissons jusqu'à leurs zones de fraie. Au début, les gros chalutiers venaient surtout d'Europe, mais les Canadiens, souvent grâce à des subventions gouvernementales, ont adopté ces nouvelles technologies. Les bateaux pouvaient désormais pêcher tout au long de l'année, nuit et jour, même dans la glace et à des profondeurs très importantes. Le poisson ne pouvait plus se réfugier nulle part. En dehors des espèces recherchées, comme la morue et l'aiglefin, les filets ramassaient également de nombreuses espèces non commerciales, ou des poissons commerciaux si jeunes qu'il aurait plutôt fallu les laisser dans l'océan pour qu'ils se reproduisent ».

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Grace aux évolutions techniques et technologiques, les prises de morue à Terre-Neuve ont atteint 800.000 tonnes par an vers la fin des années 1960, alors qu’elles n’ont connu entre 1850 et 1950, qu’une évolution de 200.000 tonnes à environ 300.000 tonnes par an. C’est tout simplement dire que chacune des techniques de pêche utilisée sans régulation, ni contrôle, imprime son lot de conséquences sur le cheptel naturel de poisson.

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         Face à cette menace d’extinction des races de morue, une approche particulière a été développée, notamment la création d’un aquarium de morue. L’un des exemples est celui du Museo de Baccalhao de Ilhavo au Portugal, on retrouve différentes races vivantes de morue conservées dans un aquarium. L’entrée de l’aquarium donne une description sommaire de ces différentes races ; une distinction basée uniquement sur les traits physiques :

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