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Quelques exemples de musées centrés sur le patrimoine morutier

Sans ambition d’exhaustivité, il nous a paru nécessaire de choisir quelques musées clés, pour démontrer comment la morue est entrée dans des collections et des expositions. A cet égard, nos exemples concerneront successivement les musées Mémoire d’Islande et Terre-Neuvas (tous les deux en France) et le Museu do Baccalhao à Ilhavo au Portugal.

 

Le musée Mémoire d’Islande (Ploubazlanec)

Le musée Mémoire d’Islande est un de ces musées dont la grande majorité des collections est consacrée à la morue. Basé à Ploubazlanec, ce musée est une initiative de bénévoles, réunis au sein de l’association Plaeranec Gwechall (Ploubazlanec autrefois). Véritable conservatoire des souvenirs, même les plus anodins, de la pêche à la morue, le musée conserve des collections aussi diverses que des photos, maquettes, outils, lettres et tenues vestimentaires entre autres. Ses origines remontent aux années 1990, lorsque la participation de l’association à une exposition, en présentant des éléments ayant trait à la pêche à la morue, a suscité un grand intérêt du public. En 1994, l’association décide de créer un musée pour conserver ses collections, logé dans une maison familiale, acquise très tôt par la mairie et au bénéfice du musée. Dans le même temps, la collection a été enrichie au fil des années par des dons et legs des familles de pêcheurs. Néanmoins, le musée a souffert de son manque de visibilité, malgré l’ambition de ses initiateurs d’en faire une véritable « maison de pêcheur ». Le débat qui l’anime à ce jour est relatif à la mutation de son statut de musée privé (appartenant et géré par une association) à un musée publique géré par les autorités locales. Cette mutation pose la question de financement, tant le musée apparait comme une source de financement pour Plaeranec Gwechall.

 

Le musée de Terre-Neuvas (Fécamp)

Le musée de Terre-Neuvas, encore en projet en ce moment, est un autre exemple de la valorisation du patrimoine de la morue en France. Sa création a été décidée en 1986, dans le contexte de la crise de la pêche à la morue, qui pose la cruciale question de la conservation de la mémoire de ces activités qui ont de façon plus ou moins directe marqué l’évolution socioéconomique de Fécamp. A la base, le projet consistait en la création d’un musée dédié à la pêche à la morue dans son ensemble. Mais du fait des difficultés d’obtenir des collections relatives à l’ensemble des régions ayant participé à la grande pêche, le projet a été recentré sur le cadre local. Inauguré en 1988, en 24 années de fonctionnement, plus d’un million de visiteurs ont été accueillis. Ses collections, composées de matériels de pêche, des éléments de navigation, des pièces et maquettes de bateaux, ainsi que des objets renseignant sur le quotidien des pêcheurs, proviennent des anciens musées de la ville, des collectes et acquisitions opérées par la commune, et des dons d’anciens marins. En 2012, afin de lui donner des locaux dignes de sa valeur patrimoniale, la délocalisation du musée a été décidée par la ville de Fécamp. Il attend d’intégrer le bâtiment de l’ancienne industrie morutière, la Morue normande.

 

Le Musée Maritime (Ilhavo)

Le Musée Maritime  d’Ilhavo au Portugal est un exemple typique de musée centré sur la morue. Il est né en 1937 grâce à l’action d’un groupe d’amis, tout comme le musée Mémoire d’Islande. En effet, la ville d’Ilhavo, de par sa position géographique, a une forte histoire liée à la morue. Avec les salines proches d’Aveiro, la ville a joué un rôle important dans la pêche et le commerce de la morue. Elle apparait surtout comme un centre de débarquement et de distribution de la morue.  En 2001, il a été rénové et agrandi pour se loger dans un bel immeuble d'architecture moderne conçu par le bureau ARX Portugal. Cette même année, le Musée Maritime s’est vu ajouté le musée Saint-André, ancien chalutier de pêche à la morue accosté à quelques kilomètres en bordure de mer. Cette évolution donne une dimension beaucoup plus complète au Musée maritime, dans la mesure où si le visiteur retrouve de riches éléments sur la pèche à la morue dans la partie du musée située à Ilhavo, le Navire Saint-André quant à lui offre l’opportunité de refaire la chaine opératoire du travail à bord des morutiers. Dans cette même logique, le musée s’est vu renforcé en 2012 par une unité de recherche, puis en 2013 par un Aquarium de Morue qui reste unique tel que décrit dans le chapitre précédant. De manière claire, Sa mission est de préserver la mémoire du travail en mer, promouvoir la culture et l'identité maritime des Portugais.

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Il convient néanmoins de souligner que malgré son incorporation au sein du Musée Maritime, le Musée Saint-André se présente avec une certaine singularité. En réalité, son existence est un témoignage d’une ambition de prendre en compte dans la patrimonialisation, l’ensemble des éléments qui tournent autour de la morue, en l’occurrence les techniques et les structures techniques plus profondément développés par Do Hoang Rong Ly et Jan Michel Sanchez Hoyos. Pour ainsi dire, il a le mérite de préserver le bateau, lui-même en tant que partie intégrante du patrimoine morutier et dont la mise en musée pose un problème d’espace.

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© 2017 patrimoinemorutier

Musée Maritime d'Ilhavo

Photo: Ousmanou Zourmba

Le bateau-Musée Santo André

Photo: Ousmanou Zourmba

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